Réforme et modernisation de la Justice : Diomaye Faye appelle à une concertation sereine, ouverte et apaisée
En ce 28 mai 2024, la fête de la Journée du Dialogue national a été consacrée à la Réforme et Modernisation de la Justice. Le président de la République a ouvert ces travaux qui se tiennent au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio. Une occasion pour Bassirou Diomaye Faye d’insister sur le caractère inclusif de la rencontre. Cela a commencé, dit-il, par le lancement de la plateforme Jubbanti, sorte de comme VopPop pour recueillir les contributions citoyennes.
A ses yeux, il est pertinent que le peuple ait son mot à dire sur la manière dont la Justice est rendue. Car 6 ans après les dernières concertations, entrecoupées de secousses socio-politiques, la Justice a besoin de se remettre en cause et seule une approche inclusive permettra de décanter la situation. Le chef de l’Etat a aussi relevé qu’il ne s’agira pas d’un « procès en inquisition », mais de « tenir un débat lucide, serein, posé et apaisé pour ausculter le système, identifier ses forces et faiblesses et proposer des solutions ». Ce, tout en respectant les principes de la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges, le droit à un avocat, des principes encadrés par des textes réglementaires. « Il ne suffit à un seul pour jauger l’indépendance, la crédibilité du système. C’est à l’aune de la pratique qu’on peut juger un système. Nous voulons interroger le système judiciaire en visitant ces règles et mécanismes », a-t-il avancé.
La réforme ne doit pas se limiter au droit pénal
Les travaux seront accentués sur des thématiques comme le statut des magistrats, l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), la dématérialisation du service public de la Justice, la justice et le numérique, le temps du procès pénal, le cadre juridique de l’administration pénitentiaire, les conditions de réinsertion sociale des détenus, les enfants en conflit avec la loi….
Il est également question de définir un système plus transparent de la carrière des magistrats, un régime de privation de libertés plus encadré, humaniser le séjour carcéral, améliorer le fonctionnement du système par l’allocation de moyens budgétaires conséquents… L’enjeu, pour Bassirou Diomaye Faye, est de bâtir l’Etat de droit que nous voulons et la réforme ne doit pas se limiter au droit pénal. C’est dire qu’il n’oublie pas les affaires civiles : le droit du travail et le contentieux administratif, dont leur prise en charge conditionne le fonctionnement de la Justice. « Nous pouvons y parvenir », a-t-il terminé avant de laisser place aux travaux.